Nochevieja, la saint-Sylvestre espagnole

Pourquoi fêtons-nous le réveillon du Nouvel An ?

On estime que la première célébration du Nouvel An est née en Mésopotamie en 2 000 avant J.-C., entre les mois de mars et d’avril, pour marquer le début des nouvelles récoltes.

Elle représentait le début du printemps et sa première lune avec la célébration de l’Akitu, accueillant une nouvelle année pendant douze jours, au cours desquels des cérémonies étaient organisées dans le temple d’Esagila, la demeure du dieu Marduk.

Plus tard, en 46 avant J.-C., l’empereur Jules César imposa que le 1er janvier soit la date pour célébrer le début de la nouvelle année, en raison du fait que les cycles de la lune n’étaient pas constants, provoquant un décalage des saisons selon le calendrier mésopotamien.

En conséquence, il chargea l’astronome Sosigène d’établir un nouveau calendrier solaire, appelé calendrier julien, du nom du dieu Janus, qui symbolise les commencements avec son visage regardant vers le passé et vers l’avenir.

Le 1er janvier était la date d’accueil de la nouvelle année et la prolongation des fêtes et célébrations, comme les fêtes saturniennes en l’honneur de Saturne, le dieu de l’agriculture.

Fêtes dans la rue

À l’approche de minuit le 31 décembre, les Espagnols, qui ont dîné en famille, ne restent pas chez eux avec leurs proches comme ils le font le soir de Noël, qui est essentiellement une fête familiale.

Ils descendent dans la rue, vêtus de leurs plus beaux habits, « sur leur 31″, portant une bouteille de cava ou de cidre – les plus chics peuvent apporter du champagne – et un petit paquet contenant l’un des éléments rituels qui caractérise le plus la fête : douze raisins, les douze raisins porte-bonheur.

Pour savoir comment  vous habiller.

La tradition du raisin

Au premier coup de carillon, comme dans un ballet anthropologique, les mains portent le premier grain de raisin aux lèvres et ceci est répété jusqu’à la fin des douze coups, un grain de raisin par coup. Le cri de « Bonne année ! » vibre dans toute l’Espagne ainsi que des milliers d’embrassades.

Célébrez-la à la maison

Bien sûr, certaines personnes préfèrent pour diverses raisons célébrer ce rituel dans le salon de la maison ou devant la télévision, qui diffuse inévitablement une image du centre emblématique de cette fête, l’horloge de référence du réveillon :

l’horloge de la Puerta del Sol à Madrid, le kilomètre zéro de l’Espagne.

Mais, quel que soit le lieu, le rituel consistant à dire au revoir à l’ancienne année et à accueillir la nouvelle se répète.

L’origine de la tradition

Cette tradition consistant à célébrer le réveillon en dégustant douze raisins trouve probablement son origine dans une promotion de la consommation du raisin en tant que fruit, puisqu’en Espagne son utilisation est étroitement liée à la fabrication du vin.

Il a été imaginée par les producteurs de raisin de Vinalopó (Alicante) en 1909, en raison de la surproduction qui avait eu lieu cette année-là.

Certains documents indiquent que les classes supérieures de Madrid avaient déjà cette coutume en 1896, mais la surproduction de 1909 est probablement à l’origine de son extension à d’autres classes sociales, car elle a contribué à faire baisser le prix du raisin.

Quelle que soit son origine, la tradition s’est répandue et se répète désormais dans toutes les maisons et places espagnoles.

Un fait curieux

Un cas curieux est celui d’un petit village de l’Alpujarra de Grenade, Bérchules. Ce village, situé dans la région du versant sud de la Sierra Nevada, a subi une panne d’électricité le soir du Nouvel An 1994 et ses habitants n’ont pas pu fêter l’événement selon la tradition.

Mais s’il y a un verbe que nous, Espagnols, savons conjuguer, c’est « improviser » de manière créative. Ils ont décidé que, puisqu’un événement imprévu les avait privés d’une fête tant attendue, ils allaient célébrer le Nouvel An le premier week-end d’août.

Ce réveillon du mois d’août est déjà devenu une source d’attraction touristique pour Bérchules, qui passe d’à peine 800 habitants à plus de 10 000 ce week-end-là. Plus d’informations sur ce village.

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Exercices :